Nouveau ministre Les syndicats agricoles défendent leurs priorités auprès de Marc Fesneau
Depuis sa nomination, le nouveau ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire rencontre les différents syndicats agricoles, qui lui font part de leurs inquiétudes et de leurs attentes concernant les décisions politiques à prendre pour le secteur, dans un contexte perturbé par la guerre en Ukraine. (Article paru initialement à 11h)
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Dans la foulée de sa nomination, Marc Fesneau a rencontré à tour de rôle les différents syndicats agricoles. La FNSEA, qui a eu rendez-vous le 23 mai, se satisfait du titre du ministre, en charge de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, ce dernier point étant notamment crucial face aux répercussions de la guerre en Ukraine. « Le nouveau libellé du ministère fixe le cadre », a salué Christiane Lambert, à la suite de la rencontre.
Retrouvez ci-dessous le compte-rendu vidéo de la rencontre entre la FNSEA et Marc Fesneau :
Néanmoins, cette souveraineté ne sera atteinte « que si nous assurons la rémunération des agriculteurs, qui donne des perspectives pour moderniser et faire des transitions, et seulement si nous obtenons une meilleure reconnaissance des efforts des producteurs en matière de transition », souligne la présidente de la FNSEA.
Des inquiétudes sur la flambée des coûts de production
Face à la flambée des charges, la FNSEA a rappelé l’importance des renégociations commerciales. La Coordination rurale, qui a rencontré le ministre le 30 mai, a elle aussi mis l’accent sur l’explosion des coûts de production. « Le coût de production du blé tendre, calculé sur la base des charges du mois de mars 2022, est 60 % plus élevé que celui de l'année 2020. Cette augmentation aberrante n'est pas supportable. Parmi ces charges : le prix des engrais azotés, indispensables à la croissance des plantes, est parvenu à des sommets ces dernières semaines », souligne le syndicat dans un communiqué. Dans ce contexte, « les contrats doivent être remis à plat et les marges mieux réparties si les ambitions en termes de souveraineté alimentaire veulent être atteintes », ajoute la CR.
La CR a rencontré hier @MFesneau, ministre de l' #agriculture, ce qui était l'occasion de l'interpeller sur la flambée des coûts de production que subissent les agriculteurs et les éleveurs, mais aussi sur le sujet de la contractualisation. ?? https://t.co/hiWBvVTUPp
— Coordination Rurale (@coordinationrur) May 31, 2022
Dans la continuité de Julien Denormandie
La Confédération paysanne, reçue le 1er juin, regrette de son côté « de ne pas avoir perçu de changement de cap dans les orientations du ministère ». Le syndicat « a placé le revenu paysan au cœur de cet échange, sujet en souffrance après l’échec des lois Égalim. Qu’il s’agisse par exemple de la Pac, socialement et agro-écologiquement en retrait des défis à relever ; de la grippe aviaire, dont la gestion catastrophique des interprofessions et du gouvernement, focalisée à tort sur la claustration, met en danger immédiat la survie de l’élevage plein-air et à moyen terme celle de toute la filière avicole ; de l’enjeu de l’alimentation qui ne doit pas se limiter à la seule mesure d’urgence d’un chèque alimentaire ; tous ces choix politiques sont autant de coups de poignard dans le revenu paysan », rappelle le syndicat dans son communiqué faisant suite à l’entrevue.
La Confédération paysanne force de propositions face au nouveau Ministre de l’agriculture
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) June 1, 2022
Notre communiqué de presse à l'issue du 1er rdv de la @ConfPaysanne avec @MFesneau cet après-midi
? https://t.co/SmrKj4HwlK #revenupaysan #PAC #alimentation #grippeaviaire #représentativité
À l’opposé, la FNSEA a salué cette continuité affichée par le nouveau ministre, demandant que soient menés à bien tous le chantiers du Varenne de l’eau, et de la réforme de la Pac telle que définie dans le Plan stratégique national.
Les attentes de JA sur le renouvellement des générations
Le ministre s’est également rendu au congrès de Jeunes Agriculteurs, au Havre, le 31 mai, où il a plus particulièrement échangé sur la loi d’orientation et d’avenir agricole promise par le président de la République.
JA a ainsi rappelé leurs fortes attentes concernant le renouvellement des générations d'agriculteurs, et leurs propositions réunies dans un manifeste à destination des candidats aux élections présidentielle et législatives.
Priorité à la revalorisation des retraites ?
Interrogés sur le site du 24 au 31 mai 2022, les lecteurs de Terre-net estiment de leur côté que pour ce nouveau quinquennat, la mesure la plus urgente pour l’agriculture est la revalorisation des retraites agricoles (33,8 %), une mesure structurelle, qu’ils placent avant les aides urgentes pour faire face à la sécheresse et à la guerre en Ukraine (21 %). Seuls 9 % souhaitent faire d’une loi pour l’installation des jeunes agriculteurs la première des priorités.
La même question, posée aux éleveurs de Web-agri, donne un résultat différent, avec 25 % des répondants qui jugent prioritaires les aides face à la sécheresse et la guerre en Ukraine, avant la revalorisation des retraites agricoles (22 %), et 17 % attendent avant tout des mesures miroirs au niveau européen.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :